L'être se conjugue
mal avec le nombre.
Ainsi, quand
advient le temps de l'amour, un plus un, subitement font trois. J'aime que
la raison soit ainsi débordée par la vie,
Alors…
Pour les nuits enchevêtrées de pleurs et de babillements,
Pour les jours inquiets de fièvres
Pour les premiers regards enjoués
Pour les premiers pas
Pour les premiers apaisements aux notes de violon offertes
Pour l'occasion enfin offerte de se grandir,
Merci
Le chemin est
suffisamment ronceux, et les âmes trop affairées pour savoir rester
toujours au service de l'être. Tellement engoncés dans nos rites affolés,
trop obsédés de nos inquiétudes, nous désapprenons la ferveur du soleil
levant, le tourment des fleurs printanières, l'apaisement des automnes
bariolés, l'humilité des mains tendues, la joie de l'offertoire.
Mais l'enfant est
là, devant nous, et subitement, paraît le jour, et la sourde inclinaison
de nous dépasser de nous-mêmes,
Parce qu'il nous
oblige à nous oublier un peu,
parce qu'il nous intime le doux ordre d'être généreux;
parce qu'il nous offre la chance inespérée de la belle œuvre, du geste
harmonieux,
parce qu'il trace pour nous un chemin nouveau que jalonnent les roses,
l'enfant est une
chance que nous baptisons autant qu'il nous proclame.