N'être
sommaire_textes Se présenter?

L'être se conjugue mal avec le nombre.

Ainsi, quand advient le temps de l'amour, un plus un, subitement font trois. J'aime que la raison soit ainsi débordée par la vie,

Alors…
Pour les nuits enchevêtrées de pleurs et de babillements,
Pour les jours inquiets de fièvres
Pour les premiers regards enjoués
Pour les premiers pas
Pour les premiers apaisements aux notes de violon offertes
Pour l'occasion enfin offerte de se grandir,

Merci

Le chemin est suffisamment ronceux, et les âmes trop affairées pour savoir rester toujours au service de l'être. Tellement engoncés dans nos rites affolés, trop obsédés de nos inquiétudes, nous désapprenons la ferveur du soleil levant, le tourment des fleurs printanières, l'apaisement des automnes bariolés, l'humilité des mains tendues, la joie de l'offertoire.

Mais l'enfant est là, devant nous, et subitement, paraît le jour, et la sourde inclinaison de nous dépasser de nous-mêmes,

Parce qu'il nous oblige à nous oublier un peu,
parce qu'il nous intime le doux ordre d'être généreux;
parce qu'il nous offre la chance inespérée de la belle œuvre, du geste harmonieux,
parce qu'il trace pour nous un chemin nouveau que jalonnent les roses,

l'enfant est une chance que nous baptisons autant qu'il nous proclame.