A gauche un CRS grand, de trois quart dos, qui regarde Cohn-Bendit, lequel le toise d'un sourire facétieux; en arrière plan un entrelacs d'étudiants et de casques ! On remarquera que la ligne tracée par ce regard partage la diagonale de la photo :
Car il s'agissait bien de cela: du choc de deux temporalités, celle d'une jeunesse, nombreuse, pétulante, avide d'inventer la modernité coincée par la temporalité épuisée des deux guerres de cette France, désormais vieillie qui fut capable de préserver l'essentiel mais si rétive à abandonner ce XIXe siècle qui ne se décidait pas à mourir ! Des deux côtés de la ligne, deux France qui se toisent, qui s'insurgèrent chacune à leur manière même si la première incarna la résistance de la volonté quand l'autre seulement les délices de la velléité ! L'une accoucha de l'autre et se rassemblent ici comme le marteau, l'enclume ! J'aime, je l'avoue, ce personnage pour la pusillanimité au moins autant que pour la bravade. Il sut rester, toujours, en marge, à côté, entre deux: il le paya d'impuissance ! mais pas de compromissions ! |
Le Monde du 30 Juillet 08 lui consacra, ainsi qu'à son frère, un assez joli portrait !