"Atteindre l'objectif de 50 % de réduction d'émissions
constitue un formidable défi", a reconnu Nobuo Tanaka, le directeur
exécutif de l'AIE, qui conseille 27 pays en matière de politique
énergétique. Il a également rappelé que la réduction de 50 % des émissions
mondiales de CO2 d'ici à 2050 est le scénario le plus ambitieux
envisagé par le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC)
des Nations unies pour empêcher la température moyenne mondiale
d'augmenter de plus de 2,4 °C.
"UNE RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE"
L'argent investi servirait à faire évoluer les politiques
gouvernementales, pour "une transition technologique d'une ampleur sans
précédent", a poursuivi Nobuo Tanaka. "Cela requerrait une nouvelle
révolution technologique qui transformerait complètement la façon dont
nous produisons et utilisons l'énergie", a-t-il ajouté.
L'agence propose de généraliser le développement des
énergies renouvelables et du nucléaire, et de développer les moyens de
transport n'émettant pas de carbone. Pour atteindre cet objectif, l'AIE
recommande que trente-cinq centrales thermiques au charbon et vingt
centrales au gaz soient équipées chaque année de technologies pour capter
et stocker le CO2 qu'elles émettent. Trente-deux centrales
nucléaires et 17 500 éoliennes sont en outre à construire chaque année.
Des évolutions sont donc à prévoir pour chaque type d'énergie car pour
l'AIE aucune forme d'énergie ne pourrait à elle seule résoudre le
problème.
L'AIE s'inquiète également de la rapide croissance des
pays émergents comme la Chine et l'Inde, ainsi que de la flambée des prix
du pétrole et du gaz qui sont en train de miner les efforts mondiaux pour
réduire la consommation de charbon, une source d'énergie hautement
polluante. En Chine et en Inde, "d'énormes réductions doivent être
réalisées dans [la consommation de] charbon. Ce ne sera pas facile",
a commenté le directeur exécutif adjoint de l'Agence, William Ramsay.
Réaliste, il reconnaît toutefois que l'objectif sera difficile à
atteindre. "Leurs marchés ne vont pas adopter facilement ce type de
technologies onéreuses" pour capter et stocker le CO2, et
leurs consommateurs n'accepteront pas sans protestation la hausse du prix
de l'électricité provenant de sources propres.