Dicter nos comportements

 

 

 

"L'Église n'a pas à dicter des comportements" 1
 

 

 

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Quelques portraits

Morale

Mauvaise querelle à propos du Téléthon? Aveu étonnant de l'ecclésiastique! Voici que l'église renoncerait à la morale?

Celui qui dicte est d'abord celui qui énonce, qui épelle, qui parle. Dans un second temps, celui qui prescrit, au risque de proscrire.

L'église qui est une assemblée supposée réverbérer, porter la parole, renoncerait ainsi à sa vocation première?

Il y a, évidemment, quelque grandeur à s'essayer à la modestie et il serait pour le moins hypocrite de la fustiger ici quand ailleurs on aurait au contraire critiqué  son intolérance et son dogmatisme!

Il est difficile assurément de parler au nom de l'absolu: ainsi, porter la parole du Père peut-il se faire sans qu'immédiatement le sang coule? Peut-on défendre un dogme et demeurer tolérant, nonobstant?

Pourtant! ce désir si curieux d'être moderne n'implique-t-il pas renoncement à sa propre vocation? Voici une église, séparation oblige, qui délaisse l'espace du politique; puis déserte désormais celui des moeurs! Elle ne dicte plus, tellement angoissée qu'on l'accusât d'être dictatoriale, parle-t-elle encore?

Elle réside ici peut-être, la victoire du nihilisme: que l'idée même d'une autorité froisse à ce point que le point de vue, sitôt retiré que suggéré, semble à chacun un abus de pouvoir.

Je n'y vois point tant l'accomplissement du relativisme que celle de la pleutrerie!

Je crois bien que le laïcard que je suis préférait encore les soutanes d'antan, noires et vétilleuses, à ces sirupeuses générosités. 

 

1  Mgr Di Falco in Le Monde du 8 décembre 2006