Première petite réaction honteuse: un salaud de moins sur terre.

Deuxième réaction: quelle importance!

Troisième réaction: ce personnage fut odieux et hautain jusqu'à son terme! Jamais il ne s'excusa; toujours il prit de haut les responsabilités qu'on lui imputa, au point même de tenter de s'y soustraire en fuyant vers la Suisse; et d'y parvenir en mimant la maladie (comme Pinochet)!

Curieuse cette polémique sur l'enterrement avec ou sans légion d'honneur!

L'avocat fait son métier! Les medias, comme souvent, oublient l'essentiel, de se contenter seulement de réagir plutôt que d'analyser!

Barre, dans une récente émission de France Culture ¹ , y voit un grand commis de l'État: soit! C'est au fond tout le problème.

Papon servit l'État, quel qu'il fut, quels qu'en furent les maîtres!

C'est ici, pas ailleurs, que réside le problème. Que l'homme fut trop fier pour accepter qu'il se fût trompé et qu'il en dût s'excuser, importe peu!

Pardon de poser la question en des termes si généraux, mais c'est bien ainsi qu'elle nous hante: doit-on toujours obéir?

A ceci Rousseau répondait par le droit pour le peuple de se révolter . Ce qu'il y a derrière ce droit, dangereux certes, mais si essentiel, c'est la permanence de la responsabilité individuelle qui ne s'efface jamais derrière l'autorité de l'état. Qu'on le veuille ou non, Papon se sera défendu comme les criminels de guerre nazis: Befehl ist Befehl! 

C'est ceci qui reste inacceptable!