D'un côté un évêque polonais qui illustre à l'envi combien sabre et goupillon commercent toujours quelque soit le sabre, quelque soit le goupillon. De l'autre un homme d'une autre époque, que la persévérance filiale remet d'actualité.

Aucun rapport semble-t-il entre le prélat polonais contraint à la démission pour sa collaboration empressée avec la police politique et l'ex bagnard en quête posthume d'une réhabilitation refusée.

Et pourtant! A l'un on retire les honneurs, à l'autre on refuse l'honneur!

Ceci simplement, comme le dit l'usage, que le passé vous rattrape ! Expression curieuse pour dire que l'homme toujours est fils de son passé, qu'il traîne ou qui le pousse selon les ombres ou les lueurs qui le caractérise. A mesure que la mer se retire, des eaux profondes émerge ce qui fut caché ou oublié; ce dont on a honte ou fierté, ou bien simplement ce qui fut négligé. A mesure que croissent les années, et se profile la fin, sourde l'enfance qu'on croyait enfouie, et s'enfuit un présent que l'on désapprend à aimer.

Non Messieurs, on ne réécrit jamais l'histoire, même si nous écrémons notre désir de liberté  de l'illusion de réinventer la nôtre.

De nos secrets abyssaux, tinte une musique intérieure, la nôtre, avec laquelle il nous faudra bien composer.

Alors oui, le futur reste antérieur!