Marthe Bigard
Remonter
Camille Simonin
Marthe Bigard
Roger et Renée
Visites dominicales

Ces photos m'impressionnent peut-être simplement parce qu'elles renvoient plus que d'autres à un temps effacé.

Cette femme toute rapetassée sur elle-même qui me faisait peur enfant parce qu'elle ne bougeait presque jamais de son lit, assise, semblant attendre l'impossible mort qui tardait tellement, à peine égayée par les pépiements de mon frère et moi. J'ai écrit quelques lignes dans ici et maintenant.

Je cherche encore cette photographie d'elle, quai Zorn où, droite à mes côtés, elle toute de noir vêtue, le cou enchâssé de renard , moi engoncé dans un manteau trois-quarts beige que je n'aimais pas , nous formions l'habile paradoxe que l'innocence concède au mystère.

Je n'imaginais pas cependant que l'on eût trace de ses propres ascendants. Elle qui figurait dans mon imaginaire l'indépassable ombilic, voici que s'entrouvre l'interstice et que remonte des fonds obscurs une nouvelle ligne de flottaison.

Avec, Marie Meyer, la mère de Camille, ils sont  la trace ancienne, une figure de vertige.  Voici du milieu du 19e, qu'émergent des dérives ignorées.

Qui me font rêver.

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mon arrière grand-mère


sa mère


son père

sa grand-mère