Etre libéral

Lexique 2008 Quelques portraits

 

dimanche, 25. mai 2008

Etre libéral ?

Delanoë lance son livre De l'audace et proclame incontinent son libéralisme en même temps que son socialisme.

Je ne sais trop où, dans l'affaire se trouve l'audace, si ce n'est de taire ce qu'il feint de proclamer ou de proclamer ce qu'il feint de taire !

Pas très honnête de jouer ainsi sur les mots et d'entremêler ainsi ce que politiquement libéral signifie et économiquement implique.

Je peux comprendre les atermoiements jésuites d'une stratégie d'entrée en campagne (déjà?) je comprends mal cette lâcheté visant derechef à esquiver la seule question qui importe désormais. Sous prétexte de modernité, faut-il véritablement renoncer à ce qui fait le credo de la gauche? Faut-il vraiment se rabattre sur une gauche qui ne serait que charitable? Quand donc admettra-t-on simplement que la droite n'aime pas le peuple, mais seulement les marchandises? qu'elle n'entend la libre circulation que des choses vendables, certainement pas des hommes, qu'elle n'aime rien tant la liberté que lorsqu'elle se réduit à celle des affaires et ne la supporte, politique, que lorsqu'elle reste la sienne exclusive ?

J'avoue être agacé par cette usurpation qui voudrait que libéralisme équivaudrait à liberté et que toute stratégie économique qui ne le fût point camouflerait nécessairement des velléités dictatoriales. C'est une des grandes forces politiques de la droite d'avoir ainsi politiquement confisqué la liberté, c'est une des grandes hontes historiques de la gauche de s'être ainsi laissé spoliée. Quoi ? n'y aurait-il rien entre la brutalité libérale de la droite et le totalitarisme ? Voyons! soyons sérieux !

J'ai bien peur que l'effort de pensée auquel le PS annonçait se consacrer ne se réduise finalement à un médiocre combat pour la direction du parti, combat où il n'est même pas certain que se joue quelque enjeu idéologique que ce soit !

On peut avoir une lecture léniniste de l'affaire: oui il fallait se méfier des couches moyennes ! Une toute petite envie de me rappeler les grandes invectives des années de guerre froide où sociaux-traîtres le disputaient aux hyènes puantes !

Que ne voient-ils pas que le grand risque, désormais, avec l'apparition des travailleurs pauvres, tient à la disparition de ces couches moyennes, à la paupérisation à l'extrême de la plèbe. Et çà, c'est le plus grand risque que court désormais la république ! Il n'y a rien de pire que celui qui n'a plus rien à perdre ... il a tout à gagner des solutions extrêmes.