Corps pesant

Insoutenable légèreté de l'être

Drôle de bête que ce corps quand il fait mine de ne pas ressembler à l'image que l'on se construit de soi !

D'aucun aimerait sans doute renouveler l'antienne médiévale d'une âme si légère qu'elle ne pût se mouvoir ici que lestée par l'ombrageuse matière mais le même ne détesterait assurément pas que ce corps n'injurie pas si brutalement l'élégance de son être.

Pathétique cette obsession du corps; si nécessaire pourtant !

Il offre la tentation si souple du dualisme avec l'espoir d'une enveloppe qui se pût changer sitôt qu'elle cesserait de vous plaire ou de vous ressembler; à moins qu'il ne fût l'être même qui détestablement vous ferait l'injure d'une épaisseur que l'on ne croit jamais être sienne.

On n'a, dit-on, jamais que le corps que l'on mérite ... ou qui vous ressemble ! Lui qui fait le sel de la littérature et propose de si