Réforme

Réforme 1

Il y a quelque chose d’émouvant en même temps que de révélateur dans le terme de réforme tel en tout cas qu’il peut être utilisé dans le discours ambiant.

Trois significations qui s’entrechoquent

A l’intersection du religieux, de l’administratif et du militaire, voici un vocable qui sert à la fois le sabre et le goupillon et l’on sait que ce n’est pas nécessairement de bonne augure.
Si le sens vient presque spontanément d’une amélioration, force est de constater que le terme ne signifie pas pour autant progrès puisqu’aussi bien il implique retour aux sources, restauration d’un ordre ancien supposé plus pur, plus parfait ! Je ne sais si la réforme est conservatrice ; elle est en tout cas conservatoire.
Politiquement, en s’opposant à révolution il renvoie à des transformations calmes qui ne remettent pas en question l’ordre établi et derechef se voit relégué du côté sinon de la conservation en tout cas de la bien pensance
Militairement, réformer, c’est mettre au rebus ! C’est constater l’obsolescence d’un matériel ou d’un homme !

Les deux impensés du politique

Le premier tient au progrès qui supposera toujours que toute réforme implique une amélioration qui épousera les progrès scientifiques et techniques

Le second, qui lui est contraire, supposera toujours que ce soit en arrière, dans les origines enfouies, que se trouve la solution.

Fuite en avant ou en arrière, toujours est-il que désormais, c'est avec les mêmes mots que l'on désigne des trajectoires antagonistes et qu'ainsi, avec une parfaite ambivalence, les mots finissent par désigner tout et son contraire. Marque de la démarche présidentielle qui put se payer de mots tels rupture et réforme pour désigner la posture la plus conservatrice qui soit.

 

 


1) définition

voir blog de Bereziat