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On le dit sweet : je l'ignore. Ce que je sais en revanche c'est combien je déteste changer de lieu comme si l'esprit casanier m'avait gagné et que la grégarité l'eût sur tout le reste chez moi.
Ce que je sais encore c'est qu'il en est des lieux comme des hommes : spontanément certains vous semblent proches, familiers ; d'autres non !
Celui-ci me convient tellement que j'ai peine à imaginer n'y avoir pas toujours séjourné.
Ce que je devine surtout c'est ce que peut signifier le verbe habiter. Heidegger a écrit beaucoup là-dessus dans Essais et conférences . Parce qu'habiter a affaire avec l'être, il suppose la capacité d'être présent au monde et à l'autre, celle de pouvoir se construire en se dployant dans un espace qui vous marque peut-être mais que l'on marque surtout de son empreinte.
Elle est là, la sensation présente : d'être désormais dans un espace que ma main peut atteindre, sentiment d'autant plus curieux que le provincial que je reste laisse encore exsuder incontinent la peur de la grande ville qui vous écrase et que l'on ne conquiert que dans ses rêves.
Reprendre les choses en main : saisir et donc aussi comprendre ! Curieux dans cet univers où finalement, monde virtuel oblige, nous ne sommes plus définis par les espaces que nous occupons, nos adresses, mais par des relations et donc par des histoires. Ce sont donc des histoires qu'il faut désormais inventer !