De la guerre

Remonter L'alsace vers 1900 Paris en 14 De la guerre Clemenceau le 11 Novembre 18 1918

Petites réflexions au sujet d'un article de Redecker

L'homme est connu pour ses diatribes et son goût de la polémique. Article paru à l'occasion du 11 novembre, il tente de tirer une leçon de philosophie à propos de l'événement.

Leçon sur la guerre

Sans doute y-a-t-il plus à glaner dans la lecture de Clausewitz 1 , d'Aron 2  voire de Girard.

Il est assez aisé de mettre en évidence ce que la guerre a d'épouvantable en même temps que de difficilement maîtrisable.

Ce qui est plus gênant c'est, par la bande, d'en revenir à la trop classique opposition entre barbarie et civilisation; c'en est encore une autre d' en appeler au péché originel.

Fragilité de la civilisation, évidemment : c'est une chose de dire que la barbarie vient du dedans de la civilisation; c'en est une autre de les opposer à ce point terme à terme.

Ne jamais oublier que la société n'est qu'un moyen de canaliser et non de supprimer la violence. Que cette sublimation de la violence( puisque Redecker fait mention de Freud) ne soit jamais partie gagnée, est une évidence : elle ne peut l'être qu'à partir du moment où le sujet a plus à y gagner qu'à y perdre, où donc le renoncement à ses pulsions est moins douloureux que le déchainement de violence qu'entraînerait le libre cours de ses pulsions ! Mais pourquoi, diantre, parler de civilisation plutôt que de socialité. Le terme ne saurait être hasardeux qui appelle immédiatement son antonyme, sauvagerie ou barbarie ? N'est-ce pas revenir au couple nature/culture que l'on pouvait manifestement croire dépassé?

Et laisser entendre qu'il y eût un extérieur à la civilisation où nous manquerions de sombrer, comme s'il suffisait de le mentionner pour le faire exister?

Nous le savons, au moins depuis Marx et les Thèses sur Feuerbach

 

1)  texte allemand ici

2)