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Qu'en est-il de ce sentiment religieux et qu'en faire ?Nous connaissons tous la formule supposée de Malraux selon lequel: "le XXIe siècle [serait] religieux ou pas " Un peu trop kantien, pour cela, je l'avoue, j'ai quelque peine à brocarder ce sentiment religieux. Abolir le savoir pour laisser sa place à la foi disait-il dans la préface de la Critique de la Raison pure.... Pour autant détester cette instrumentalisation de la foi à des fins à la fois identitaires et politiques. N'en surtout rien faire !On peut toujours chercher des explications à cet apparent renouveau de la foi. Peut-être cet élan n'est-il d'ailleurs pas si nouveau que cela et révèle-t-il plus ce qui était tu et qui désormais s'affirme. Sans doute la démarche scientifique est-elle difficile qui impose effort lourd pour en tirer quelque savoir. Un savoir qui, de plus , reste à jamais partiel et provisoire contrevenant manifestement à cette exigence profonde d'une représentation unifiée et cohérente du monde. Mais pour autant le croyant n'est ni un faible ni un idiot. Il devient juste un usurpateur quand il traduit sa foi en identité nationale ou communautaire; un tyran sitôt qu'il commence à s'en prévaloir pour imposer sa démarche. Il me suffit d'entendre quelqu'un parler sincèrement
d'idéal, d'avenir, de philosophie, de l'entendre dire «vous» avec une
inflexion d'assurance, d'invoquer les «autres» et s'en estimer l'interprète
- pour que je le considère comme mon ennemi. J'y vois un tyran manqué, un
bourreau approximatif, aussi haïssable que les tyrans, que les bourreaux de
grande classe. C'est que toute foi exerce une forme de terreur, d'autant
plus effroyable que les «purs» en sont les agents. Parler au nom de sa foi, c'est déjà être dans l'interprétation, c'est déjà se situer dans la place de l'intermédiaire qui s'arroge la parole de l'absolu. J'aime assez, quitte à être bousculé par l'absolu, que rien ni personne de vienne s'interposer entre l'être et moi; j'aime la laïcité pour ceci même de laisser la foi d'où elle ne devrait jamais sortir, dans silence de l'intimité.
Croire peut-être mais, décidément, s'écarter à jamais du clerc et de ses thuriféraires.
Quelques textes de Durkheim
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