Hypogée

Holzwege ...

Qu'il est léger le parcours d'un homme et si tellement gorgé de chausse-trappes ! dont la moindre reste encore de se croire grevé de pesanteur, de gravité, d'universalité ! Comme si raconter son histoire avait un sens qui pût intéresser l'autre ou que ce pût être autre chose que l'ultime concession que l'angoisse fît à l'egolâtrie !

Les parcours sans doute se ressemblent-ils tous jonchés de peurs enfantines tant les joies s'évaporent vite, de choix incertains, d'amis, d'échevs, d'amours et de projets. C'est un peu comme si condamnés à marcher nous empruntions le chemin sans plus savoir où il nous conduit, sans même nous en soucier. Aller de l'avant, toujours : c'est ce qu'on nous enseigna autrefois qui résonne comme une invite obligée, une servitude inébranlable. Il est pourtant des croisées où l'origine déjà si lointaine s'efface : comment alors avancer quand, n'ayant jamais su où l'on se destinait, on méconnaît même jusqu'à son point de départ ?

Share photos on twitter with TwitpicAu crépuscule entamé, l'on aimerait pouvoir se dire : voici ce que je suis, ce que j'ai fait ! c'est peu, sans doute, mais ce le fut avec ardente sincérité ! Il n'est que dans la tête obvie des comptables que le bilan peut ainsi se dresser ! Les chemins ne mènent nulle part et je défie quiconque d'en dessiner le commencement. Ils ne sont pas absurdes pour autant mais les bois qu'ils corroyent n'ont d'autres nervures que les tempétueux épuisements qui les jonchèrent là ! Nous avons beau nous donner principes et destinations; beau tendre la main et croire offrir à l'autre le meilleur de nos rêves; beau nouer amitiés ou amours, nous imaginer généreux, entreprenants ou créateurs ... comment empêcher que, subrepticement ou brutalement, généreusement ou violemment, suinte le doute et s'évanouisse ka règle ?