Etat de grâce?

Retour Raison ... ruse & histoire Base réelle de l'histoire Guaino remet çà ! Manifeste du drapeau blanc L'appel du 18 juin Le charme ébréché du sarkozysme temps politique Etat de grâce? Débat censure 1962 Les trois temps de l'histoire

 

Après l'euphorie de l'élection et un état de grâce plus ou moins long, les premiers mois d'un mandat présidentiel ont toujours vu la courbe de popularité des présidents chuter.

Mitterrand le plus résistant

En mai 1981, la victoire historique de la gauche soutient la popularité d'un Mitterrand qui crève les indices de confiance. Avec 74% d'opinion favorable au lendemain de son élection, le président démarre confortablement son septennat. Dès juin, sa cote fléchit mais sa chute reste contrôlée. Dix mois après sa prise de fonction, il culmine encore à 58% d'opinion favorable contre 37% de mécontents.

En 1988, Mitterrand jouit encore d'une popularité forte. La fin de son premier mandat  et sa cohabitation avec Jacques Chirac ont rapidement tourné à l'avantage du socialiste. Lors de sa réélection, 57% des Français se disent confiants en Mitterrand contre 39% d'insatisfaits. En février 1989, il accuse 38% de mécontents pour 58% d'opinion favorable.

 

Evolution de la cote de popularité des présidents sur les neuf premiers mois de leur mandat

Chirac ou l'art de la chute libre

Quand Jacques Chirac accède à la fonction suprême en 1995, il s'installe sur les décombres d'une opinion lassée de son prédécesseur. L'impopularité de Mitterrand en fin de mandat fait de Chirac un président largement plébiscité. En juin, le Corrézien obtient 64% de confiance. La chute sera ensuite sévère puisque neuf mois après sa victoire sur Jospin, Chirac ne recueillera que 40% d'opinion favorable.

Lors de sa réélection face à Jean-Marie Le Pen, Chirac, élu par une partie de la gauche, ne soulève pas les foules. Il dispose d'une cote de popularité frôlant les 50%, sûrement la plus basse pour un président en début de mandat. Celle-ci stagnera pendant ses neuf premiers mois avant de chuter inexorablement à compter d'avril 2003.

Sarkozy, sur les pas de Chirac en 1995?

L'élection de Sarkozy en 2007 est très largement soutenue. En juin, le président est crédité de 63% d'opinions favorables. Neuf mois plus tard, son crédit est pourtant largement entamé puisqu'il ne retient que 40% de satisfaits. Si le Chirac de 1995 avait connu une déconfiture assez proche, il avait néanmoins chuté de manière régulière. Sarkozy, lui,  a su se maintenir haut dans les sondages les premiers mois, à l'instar de Mitterrand en 1981, mais s'est écroulé plus brutalement que n'importe lequel de ses prédécesseurs sur les trois derniers mois. Aujourd'hui, il recueille 55% d'opinion défavorable.

Sources: BVA, Sofres, Ipsos.