Construire des modèles de management ?

Tel est en tout cas l'objet d'un colloque à venir. Ce qui revient à construire une théorie, en tout cas les conditions possibles d'une théorie. Essayons d'y voir clair.

Le détour étymologique des deux termes permet de comprendre où se pose l’intersection entre éthique et management : sur la ligne même des modèles qu’ils prétendent esquisser. Loin d’être antagonistes, ils sont victimes des mêmes essais et tentations. Eviter que l’une ou l’autre se réduise à n’être que technique normative suppose de réinventer l’espace, et d’abord de ne le point fermer. Peut-être le management est-il chose trop sérieuse pour être confiée aux managers … essayons les poètes.

Ces oscillations continues autour des termes et des lignes a un objectif : éviter les simplifications abusives et s’offrir au complexe. En comprenant que les fondements du management sont identiques à ceux du pouvoir ; en multipliant les perspectives qui toutes disent, du dirigé au dirigeant, combien nos principes confinent au mythe qui trahissent leur origine aqueuse ; en soulignant comment la règle toujours prépare le forfait, non seulement ne l’empêche pas mais le suppose ; en rappelant surtout l’irréductibilité du réel à la pensée, on aura surtout pu insister d’une part sur l’impossible approche technicienne de la question ; d’autre part sur l’impérieuse nécessité pour toute morale de l’action, au delà d’un fond humaniste presque trop évident, en deçà de tout rêve vertueux, de se penser dans sa relation au monde et non plus seulement à l’autre. De se penser avec et non plus contre le monde.

 

Le texte en pdf

1) Petites questions en guise d'introduction

2) Promenade étymologique

3) Morale ou éthique

4) Qui moralisera le management ?

5) Inventer un nouvel espace

6 ) En guise de conclusion