Conclusion
S’il n’était plus d’espace extérieur et que le virtuel interdise désormais qu’il y eût un ailleurs à explorer ou dévoiler, alors Arendt aurait définitivement raison. Or c’est lorsque les nouvelles technologies semblent achever la déréalisation de l’espace et l’externalisation de nos facultés vers cet outil universel qu’est l’ordinateur que, justement, le réel se jette contre nous (ob-jet). Ce qu’il nous reste ? à être intelligents comme le dit ironiquement M Serres, c'est-à-dire derechef à inventer, à rassembler, à imaginer. A être poètes !
Je ne connais pas d’autres manières de respecter cette réciprocité où voir le signe de l’humain que celle par quoi le fruit de mon effort, reste rencontre et reconnaissance ; par quoi l’autre est perçu moins dans son énergie qu’en sa dynamique. Echapper à la mauvaise foi et envisager l’autre comme celui qui advient et approche ; s’éloigne et m’échappe. Où Sartre n’est pas loin !
Sans doute Quirinus l’emporte-t-il désormais mais n’oublions pas qu’il est aussi messager, lui aussi contraint de s’inventer règles, valeurs et liens. Dans ses bagages, le monde ! L’objet monde ! Nous repenser avec lui : le forfait !
M Serres Les nouvelles technologies : révolution culturelle et cognitive, conférence à l’occasion des 40 ans de l’INRIA, 11/12/ 2007