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Les mots ne disent pas les choses mais assurément ils révèlent quelque chose de nos tendances, de nos inconscients, de nos dérives.

Tout le monde a relevé, certains pour s'en offusquer, d'autres pour le déclarer insignifiant, la coloration très people  de la soirée électorale.

Fouquet's, boite de nuit branchée dont j'ai oublié le nom, Johnny, M Mathieu, etc. sur la scène à la Concorde.

L'essentiel n'est pas là qu'on avait pourtant déjà relevé!

Une autre génération parvient au pouvoir, qui est une génération d'après-guerre, qui est, précisément celle du baby-boom! Royal et Sarkozy ont le même âge, ainsi que Fillon, ceci ne saurait être un hasard.

Cette génération avait une quinzaine d'année en 68, elle a donc fini d'être formée dans ces années soixante-dix, avec l'esprit 68, sans doute - même si l'on affecte ici ou là de le réfuter; de le refouler!

Non ! le fait marquant reste encore ce qu'il est désormais convenu de nommer peopolisation de la vie politique.

Dès les années 70, Schwartzenberg avait déjà repéré la mise en place d'un état spectacle : il n'y a peut-être pas lieu de s'étonner de ceci! Peut-être, seulement, allons-nous désormais au terme de ce processus où l'image importe plus que le programme, le personnage plus que le projet. D'où, d'ailleurs, ce si curieux changement de registre:
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les commentaires chantournent tous, désormais, le registre de la communication

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le discours politique épouse le registre du marketing: on ne parle plus désormais que de la politique de la demande et non plus de l'offre.

On remarquera pourtant ce glissement qui, du peuple, nous entraîne vers le people, vers la célébrité!

Au delà du clinquant et des paillettes d'une jet-set dont les frasques étalées dans les gazettes ad hoc excitent les remugles du bas peuple, il y va tout simplement de la définition même de la république.

Réduite à la démocratie, résumée exclusivement dans le suffrage universel par quoi le peuple est convoqué pour se nier en de sottes génuflexions devant la nouvelle élite, la république est oubliée, niée, bafouée!

Où est la chose publique quand il n'est plus question que de la chose jet set? où est la chose publique quand on se contente d'étaler  munificence,  bienveillance ou omnipotence du nouveau monarque?

Qu'on le veuille ou non, tout se joue désormais à front renversé: le peuple n'est plus le souverain qui exprime une volonté générale, l'acteur essentiel agissant par le truchement de ses élus, mais uniquement le récipiendaire des bontés du monarque agissant pour l'intérêt général.

La ligne s'est renversée: le pouvoir descend sur les masses hagardes, la volonté se trahit en intérêt fût-il général, et l'incantation remplace le programme, le projet!

En s'anglicisant, la démocratie moderne trahit la république!