Eminence grise

 

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Boîte noire ou grise?

Celui-ci est une plume même si c'est toujours la même musique qu'il laisse filtrer. Une plume de l'ombre qui la joue plus souvent humble sous une indicible prétention.

Habile à réécrire l'histoire (discours du Latran, de Dakar voire même de la révolution ) si spontanément enclin à jouer une philosophie de l'histoire dont il faudrait remontrer les phases pour en revenir à la pureté des origines et déjouer les bifurcations malheureuses , cet homme-là ne peut que susciter à la fois intérêt et méfiance.

Il a, manifestement, le goût des grandes synthèses et, pour cela, reste bien ambivalent. Ce libéral si naturellement pourfendeur de toute idéologie est idéologue en ceci même qu'il cherche, et croit trouver, l'ordre juste de la marche synthétique du monde.

N'est pas Hegel qui veut; ni même seulement Comte.

Non c'est homme-ci pense à rebours. Il y a chez lui, moins du conservateur que du réactionnaire. Il refuse le maintien du statu quo ! Cet homme là veut le mouvement, mais la dynamique qu'il appelle de ses vœux est un Big Crunch !

Je ne sais s'il prélude à une nouvelle forme de pensée de droite : j'observe simplement qu'il partage avec le fascisme des années trente cet appel à la révolution, au peuple et à la rupture conjugué si particulièrement avec la défense des intérêts de la classe dirigeante.

Fascisme, peut-être pas; populisme, sûrement oui !

Evidemment il commence à agacer pour l'ombre qu'il fait aux hommes de pouvoir . J'aurais tendance à le trouver inquiétant.

Sa façon de prendre à rebours mots, histoire et concept; cette manière si particulière d'embraser le passé avec la même vulgarité jet-set que son mentor tutoie le présent, non décidément !

Cette façon de piller les concepts sans rigueur ni vergogne; sans retenue !

Guaino rime avec entropie ! Et avec lui, régression est bien une forme possible de la perversion.

 

Bête noire des élus, Henri Guaino garde l'oreille du président

LE MONDE | 29.01.08 | 14h55  •  Mis à jour le 29.01.08 | 14h55

'est le rituel du mardi. Quand ils se retrouvent à l'Assemblée, certains députés UMP font une litanie de leurs reproches à l'encontre de Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Sa prestation, dimanche 27 janvier, lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, n'aura rien arrangé. Certains ont trouvé la "plume" du président "sans séduction", "le visage trop fermé", "trop donneur de leçons". Jean-François Copé, le patron du groupe, qui s'attend à leurs récriminations hebdomadaires, leur tiendra ce langage : "Il y a beaucoup de mystère autour de lui, ça crée des fantasmes."

Des mystères et du ressentiment. S'ils lui savent gré de son rôle prépondérant pendant la campagne présidentielle à travers l'écriture des discours du candidat Sarkozy, les députés tiennent le conseiller omniprésent de l'hyperprésident pour responsable d'une hécatombe. "Il a envoyé une cinquantaine d'entre nous au carton", explique un élu encore tout retourné au souvenir de la TVA sociale, évoquée lors des législatives de juin. "C'est Borloo qui a parlé, mais c'est Guaino qui a pensé." Et en plus, il parle, se désolent les élus. "Dans une démocratie, le droit de parler n'est pas réservé aux députés", s'énerve le conseiller, qui tient cette critique comme l'expression de "la jalousie" qu'il suscite. Signe de leur agacement : pas un parlementaire, ni un ministre, n'était parmi les invités, dimanche, sur le plateau de RTL. "Je n'en ai invité aucun", justifie M. Guaino. Mais le pire reproche que ces élus lui adressent est de ne pas l'être, lui.

"Il est en train d'hériter de l'image de Dominique de Villepin en 1997, explique un député. Il n'a aucun contact avec nous." Suprême insulte ! Comparer le conseiller spécial à celui qui traitait les parlementaires de "connards" et qui inspira à Jacques Chirac la dissolution d'autant plus facilement qu'il n'avait rien à y perdre. "Si je ne les vois pas plus souvent, c'est que j'ai du boulot", rectifie M. Guaino.

Un ancien ministre qui a vu les deux hommes fonctionner écarte cette référence : "Villepin avait pris le contrôle du logiciel chiraquien. Il partageait son fauteuil. Guaino est sur un strapontin." Une autre façon de dire que le poids du conseiller spécial est moins grand que lui même et ses ennemis le croient ? Un familier de l'Elysée raconte qu'il n'a eu raison ni sur la TVA sociale ni sur la gouvernance d'EDF. A chaque fois, M. Sarkozy a choisi les solutions plus orthodoxes défendues par Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, ou Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet. Même les discours de M. Guaino sont parfois sévèrement corrigés. Autrefois, M. Guaino menaçait de démissionner, aujourd'hui, il se contente de bougonner : "Moi je ne fais pas de la diplomatie, je fais de la politique étrangère."

Après les libéraux qui se désolent de son influence, les intellectuels qui l'accusent de "racisme" en raison du discours de Dakar, ce sont les proeuropéens qui prennent le relais dans le "Guaino bashing". Il est aussi vilipendé en privé par Valéry Giscard d'Estaing, qui n'aime pas le traité simplifié. Et voilà que Jean-Pierre Jouyet "flingue" le projet d'union de la Méditerranée dont le conseiller spécial est le concepteur et maître d'oeuvre. "Il a ses convictions, j'ai les miennes", balaye M. Guaino. "En fait, ces attaques masquent une critique de la présidentialisation du système, explique un de ses défenseurs. Les élus et les ministres ont compris que les réformes sont portées non pas par eux mais par les collaborateurs." "Dès qu'ils le peuvent, les élus le remettent à sa place", ajoute un sénateur.

Présent sur le plateau de RTL, l'écrivain Denis Tillinac, qui a connu M. Guaino en 1994 quand il produisait des notes pour Jacques Chirac, défend ce fonctionnement. "Il dérange parce qu'il essaye de ne pas se laisser marginaliser par le système. L'exécutif ne doit pas donner l'impression d'harmonie." Et ce chiraquien de coeur d'expliquer : "De 1995 à 1997, Chirac, Villepin et Matignon, c'était trop parfait pour être créatif."

Pour l'heure, Nicolas Sarkozy ne semble pas se lasser de sa plume, même s'il s'agace parfois des débats vifs dans son entourage. M. Guaino l'accompagne comme une ombre dans tous ses déplacements. Le président continue de vanter ses discours : "Et pour Sarkozy, explique un de ses visiteurs, un bon discours, c'est l'assurance d'une bonne journée."