Provocation ou crime ?

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« Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit. »

Comment entendre une telle formule?

Méthode Coué : attendons de voir une belle et grande grève et l'on verra alors seulement l'efficacité d'une telle mesure (service minimum ) .

Forfanterie d'hyperactif : cet homme, décidément, n'a toujours pas pris la mesure du temps - long - du politique !

Provocation : Titiller quelque peu les syndicats pour mieux  leur opposer leur faiblesse est une autre manière de poser le rapport de force !

Or il faut bien le constater : les syndicats semblent paralysés devant ces offensives invraisemblables, insolentes mais inlassablement répétées contre du droit du travail ! 

Or à quoi aboutissent-elles ?

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dévalorisation du travail : à refuser tout ajustement des salaires sur l'inflation désormais de retour, on aboutit inévitablement à une smicardisation des couches moyennes ( doit-on rappeler que la seule inflation du mois dernier excède a elle seule l'augmentation (0,8%) généreusement concédée pour l'année aux fonctionnaires ?

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disparition des couches moyennes sur quoi repose pourtant toute société bourgeoise par exacerbation des écarts de revenus. Demain, un sous-prolétariat écrasé par les maigres salaires et des prix élevés parmi lequel survivront - mal - les quelques happy few bénéficiant d'heures supplémentaires ou des vieux cumulant retraite et activité !

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la France remise au travail : comme si elle était constituée de glandeurs impénitents ! Le rêve de Sarkozy : une armée muette d'hyperactifs trop épuisée pour se révolter ! La fin des 35 heures aboutit insensiblement à la fin de la durée légale du travail !

Il y aurait beaucoup à dire sur l'horizon idéologique de cette sacralisation du travail comme valeur sociale unique1 : s'y joue immanquablement la sujétion du politique à l'économique !

Que vaut la liberté quand on vous met dans l'impossibilité absolue de l'exercer ? Nous sommes bien ici dans une conception très anglo-saxonne de liberté posée comme condition de l'égalité2 quand la tradition française eut plutôt considéré que ce fut à l'égalité de rendre possible la liberté !

Provocation ?

Sûrement un peu ! Celle du potentat qui ne voit rien à l'horizon qui lui résiste et croit que désormais tout lui est possible ! Pauvre naïf - ou fou -  que celui qui ne sait pas que l'histoire est tragique 3 ! Il y a du Prométhée derrière cet homme-là, qui croit pouvoir tout résoudre par quelque procédé technique sans mesurer le prix de la foudre ! Il y a du profanateur derrière cet homme-là qui bouscule toutes les valeurs de la république ! Il y a du blasphémateur derrière cet homme-là qui se prend pour un deus ex machina !

Cet homme, qui n'est que de parole, pourrait être l'aiguillon de réformes - n'est-ce pas après tout ce que l'on attend d'un président? - et ce serait le sens légitime de pro-vocation ! En réalité il se contente de con-voquer  la France aux assises de ses projets mégalomaniaques. Cet homme est un nominaliste de la pire espèce - on dirait aujourd'hui un idéologue - de ceux qui à coups férir imposent au réel les seules catégories qu'ils connaissent ou demeurent capables de penser. Cet homme-là possède les valeurs d'un vendeur de voitures: il n'a pour toute culture que celle des choses et du résultat !

Rabattre ainsi l'humain à la seule efficacité des choses, à la seule valeur produite, réduire l'humain à la marchandise, à l'étroite valeur d'échange, ceci a un nom : crime contre l'humain !

:1)  « Je veux rappeler que le travail est une condition de la liberté ». (Programme de Sarkozy pour les présidentielles

2) voir ce que nous en suggérons

3) c'est déjà ce que R Aron disait en évoquant Giscard d'Estaing