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Modernisation de la défense: Matignon présente la liste (82) des unités suppriméesC'est le mot qui n'est venu immédiatement à l'esprit en entendant ceci ! Brutalité dans les propos, dans la manière de gérer les problèmes, de prendre des décisions sans vraiment entendre l'autre ... Tailler dans les effectifs à coup de serpe, en mesurant sans doute les conséquences mais en n'en tenant pas compte, dans l'armée aujourd'hui, dans le corps des fonctionnaires hier... au nom de la modernité, de la flexibilité, de la rigueur ! On évoque souvent, çà et là, cette gestion purement comptable de la fonction publique : ce n'est pas faux ! Une gestion comptable de bon aloi vise l'équilibre et se drape de prudence ! Rien n'est plus étranger, par définition, à la comptabilité, que le déséquilibre : or, le déséquilibre, c'est la vie même ! Une gestion plus qu'une politiqueOù est la brutalité ici ?
Etre brutal c'est ainsi ne jamais temporiser, ne jamais tempérer ! Ce ne saurait être un hasard si ces termes ont la même étymologie ! La violence physique est une négation de l'autre par sa sujétion, sa négation ou, au moins par sa blessure ! Elle est réduction de l'autre au corps; la brutalité, quant à elle, en niant le temps, la durée en tout cas, réduit l'autre à son être-là, ce qui est une autre manière de le réifier puisqu'on n'envisage plus de lui que cette seule dimension que l'on cherche à réduire ! C'est ainsi, de plus en plus, qu'apparaît la conduite sarkozyste de la politique: l'urgence et la brutalité ! Comme si ce pouvoir refusait de s'inscrire dans la durée, ou devinait ne pouvoir en bénéficier longtemps ! C'est en ceci que ce pouvoir n'est pas politique ! L'essence même du pouvoir consiste précisément à tempérer, à atténuer sinon les inégalités du moins à en émousser les effets les plus cruels, surtout dans une tradition républicaine. On ne confie ses droits fondamentaux au pouvoir, et c'est ici l'essence du contrat social, que pour en tirer bénéfice ou, au minimum, moindre mal ! Quand le pouvoir n'est plus ce qui protège mais menace, alors non seulement il ne remplit plus son rôle mais surtout il menace le corps social tout entier . Je me suis toujours efforcé
d’échapper au préjugé proclamant avec enthousiasme que notre civilisation
est le bien le plus précieux que nous puissions acquérir; et que ses progrès
nous élèveront nécessairement à un degré insoupçonné de perfection... Comment ne pas songer à cette formule de Freud, qui, à la fin des années vingt, pressent la montée du nazisme, et voit monter les pulsions sadiques ! Régression que cette montée d'un état psychologique propédeutique, régression que cette coloration sadique du pouvoir ! Dans cette dialectique originaire, l'enfant ne peut s'affirmer qu'en niant le monde qui le nie, en brisant, cassant ce qu'il touche et en en éprouvant plaisir parce qu'il affiche sa présence et puissance. Nous sommes peut-être parvenus à la fin d'un cycle : on ne parle plus d'état providence, on se demande même si l'état est encore capable, autrement qu'en renforçant la répression (et donc police, d'ailleurs, plus que justice) de défendre les droits naturels de chacun - en particulier sa sécurité ! L'état n'est plus protecteur juste père fouettard, culpabilisant, punissant, bousculant ! Quand l'état ne protège pas de la nature, pas de la société non plus, quand il est plus objet de crainte que d'espérance, alors... que peut-il pour empêcher que chacun ne donne libre cours à sa vengeance ou droit de poursuite, quoi peut empêcher l'explosion sociale ? De retomber dans l'état de rudesse, de violence, d'injustice ? 1) Freud, Malaise dans la civilisation
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